Introduction

La source d’Arches à Saint-Romain-au-Mont-d’Or fait partie d’un ensemble hydraulique dont les éléments les plus remarquables ont été inscrits à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du 18 février 1991. Cette source aménagée par les Romains pour alimenter l’aqueduc du Mont d’Or se déverse de nos jours dans un ensemble comportant plus de 150 mètres de galeries souterraines, entrecoupées successivement par 2 chambres voûtées souterraines et ponctuées d’anciens regards et batardeaux. Sa configuration actuelle indique que l’ouvrage a fait l’objet de travaux d’aménagements bien postérieurs à l’époque romaine, pour de multiples usages, et dont la reconstitution historique s’avère délicate et incomplète. L’aqueduc romain du Mont d’Or a été étudié à plusieurs reprises depuis le XVIIIème siècle, à l’époque où, notamment, la question de l’alimentation en eau de la ville de Lyon se posait. Certaines de ces études ont pu apporter de précieuses informations relatives à l’ensemble hydraulique de la source d’Arches.
Après plusieurs articles que nous avions précédemment publiés concernant d’une part l’aqueduc romain du Mont d’Or, et d’autre part le bassin des Vondières situé dans le même secteur, et à la suite d’une visite exceptionnelle des ouvrages de la source d’Arches que nous avons pu effectuer, nous avons jugé opportun de publier un article consacré à cet ensemble hydraulique.
Dans l’article qui suit, nous passerons d’abord en revue les recherches et écrits réalisés sur cet ensemble hydraulique, du XVIIIème siècle à nos jours, puis nous procéderons à un compte-rendu photographique de notre visite que nous compléterons par quelques questionnements et hypothèses de notre part.

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Le vallon d’Arches, dont une partie des eaux de source passe en surface par ce pré

>1 – Rappels sur les écrits et les recherches antérieures

Guillaume Marie Delorme (1700-1782) : Recherche sur les aqueducs de Lyon, construits par les Romains – 1759.

Il s’agit du 1er document écrit connu relatif aux aqueducs romains de Lyon. GM Delorme exerce une activité d’architecte. Membre de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon, il a consacré une partie de sa vie à des travaux de recherches sur les aqueducs antiques de Lyon, dans l’éventualité d’une remise en service afin d’améliorer l’alimentation en eau de la ville de Lyon. Dans son livre de 1759, moins d’une page, sur une soixantaine au total, concerne l’aqueduc du Mont d’Or. Il ne mentionne rien sur la prise d’eau de la source d’Arches de Saint-Romain, ni sur d’éventuelles prises d’eau intermédiaires. Il poursuivra ce travail jusqu’à sa mort en 1782, mais sans apporter de compléments concernant l’aqueduc du Mont d’Or.

François Artaud (1767-1838) : archéologue, et également membre de l’Académie des Sciences Belles Lettres et Arts de Lyon, il se lancera dans la poursuite du travail de GM Delorme. L’un de ses manuscrits daté de 1818, et conservé à l’Académie (n°200.346), concerne l’aqueduc du Mont d’Or, et en particulier la source d’Arches à Saint-Romain. Le manuscrit comporte des croquis détaillés des chambres faisant partie des ouvrages hydrauliques situés juste au-dessus du lieu de passage de l’aqueduc romain.

Ce manuscrit est intéressant, car il indique que c’est Monsieur de Murard, alors propriétaire du château de la Bessée et des terrains du vallon d’Arches, qui a lui même redécouvert au moyen de sa « baguette divinatoire » les bassins et les sources. D’après ses notes, ce serait en février 1818. Les croquis détaillés qu’il a réalisés des deux chambres voûtées sont reproduits ci-dessous avec une partie de ses notes manuscrites.

Il écrit en 1818 :

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Manuscrit de F. Artaud 1818 (bibliothèque Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon – n°200-346)

« On a découvert dans les terres de M. de Murar de St-Romain, une source d’aqueduc extrêmement intéressante par les constructions dont elle est accompagnée. Ce sont des voûtes, ou chambres placées à mi-coteau se dirigeant du couchant au levant construites à quelques distances les unes au dessus des autres, et en cascades, ayant un canal qui tombe dans un bassin qui je crois a été destiné à clarifier les eaux et à donner plus de force au courant par un réservoir qui en enfermait un plus grand volume.

…/…

Compte tenu de la longueur de l’article, nous ne publions sa version intégrale que sous un format pdf librement téléchargeable. Pour lire l’intégralité de l’article, vous devez le télécharger en cliquant sur le lien suivant : captage_arches_St-Romain_Juin2017

 L’article est composé de 3 parties:
1- Rappels sur les écrits et sur les recherches antérieures
2- Compte-rendu photographique de visite
3- Analyses et hypothèses autour de cet ensemble hydraulique
Nous remercions en particulier :

– Jean Burdy, pour la consultation de ses archives personnelles et des ouvrages de la bibliothèque de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon

– Pierre Curtelin, et Michelle Gélin, Maire et adjointe au Maire de Saint-Romain-au-Mont d’Or, pour l’accès exceptionnel aux chambres et au captage, ainsi que pour la consultation des archives communales,

– Nicole Gilardi, pour ses contributions archivistiques

– David Desflaches, Flavien Lehoux pour l’aide aux repérages lors de la visite